Les innovations au service de l’écologie

Si certaines avancées technologiques sont désormais ancrées dans les mœurs (panneaux photovoltaïques, véhicules électriques, etc), d’autres tendent à émerger. La prise de conscience mondiale de l’épuisement des ressources, notamment fossiles, conduit nombre d’entreprises et de particuliers à se tourner vers de solutions plus durables avec, en tête, l’utilisation des énergies renouvelables. Toutefois, ces dernières ne sont pas l’unique alternative. Voici quelques-unes des innovations susceptibles de faire évoluer le quotidien vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Une plateforme pour nettoyer les océans

Alors que les incidents se sont multipliés ces dernières décennies, mettant sur le devant de la scène plusieurs marées noires, le comportement ainsi que les habitudes de consommation transforment les océans en de véritables “cimetières à ordures”. En témoigne l’existence du “sixième continent”, composé de déchets variés, produits par les activités humaines. Situé dans le Pacifique, il serait ancré à 30 mètres de profondeur sous les eaux et représenterait une superficie équivalente à six fois le territoire français.

Devant l’urgence de la situation, plusieurs entrepreneurs ont imaginé des solutions. C’est le cas du néerlandais Boyan Slate avec l’Ocean Cleanup Fondation. Cet organisme met en place des barrières flottantes capables de retenir les déchets. Faites de polyéthylène, elles permettent d’éviter la propagation dans l’eau du plastique, notamment. Matériau mortel pour les tortues en particulier, il est confondu par ces dernières avec les méduses, qui composent leur alimentation.

Une fois capturés dans les barrières, les détritus sont récupérés par une plateforme qui se charge de les évacuer et de les recycler. L’installation du néerlandais devrait être disposée dans le Pacifique nord au cours de l’année 2018. Après plusieurs essais réalisés en mer du Nord, c’est, en toute logique, le “continent de plastique” qui a été retenu comme prioritaire.

Des fermes verticales

Alors que la démographie mondiale est en perpétuelle expansion, les ressources alimentaires pourraient prochainement ne plus suffire. Effectivement, la Terre compte 7 milliards d’habitants, chiffre qui devrait atteindre les 9.77 milliards d’ici 2050, selon les estimations des Nations Unies dans un rapport publié le 21 juin 2017.

“La croissance a atteint son taux maximal, à plus de 2 % par an, il y a cinquante ans, et elle se situe à un peu plus de 1 % aujourd’hui. Mais le véritable défi porte sur la modification du mode de vie plus que sur le nombre d’habitants. On n’arrêtera pas la croissance de la population mondiale tout de suite, mais nous sommes capables de modifier rapidement et durablement nos modes de consommation”.
Gilles Pison, professeur au Muséum d’histoire naturelle et chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques, cité dans l’article “La population mondiale atteindra 9.8 milliards d’habitants en 2050” publié par Le Monde.fr le 22 juin 2018

Le projet de créer des fermes verticales s’inscrit dans ce contexte. Il est question de déployer une agriculture urbaine - composée aussi bien de rizières, de vergers que de potagers - en implantant des cultures au sein de building inoccupés. La production hors-sol permet de se passer de pesticides dans la mesure où les denrées sont protégées des bactéries et des insectes. Ces fermes permettront, à terme, de limiter le transport des aliments qui est une source de pollution de même qu’une perte de temps.

Le concept existe déjà aux États-Unis depuis 2010. C’est dans la ville de Chicago que l’idée a premièrement été concrétisée. Le Japon, lui aussi conquis par l’innovation, développe actuellement près de 300 projets similaires. Enfin, à Singapour, qui possède peu de terres cultivables, ce sont 550 fermes verticales qui sont déjà en place.

Une centrale géothermique volcanique

D’ici 2041, le pétrole devrait avoir disparu de la planète. Il est donc nécessaire de lui trouver un suppléant. Depuis 2009, l’Islande a pris le partie d’utiliser la ressource volcanique pour créer de l’énergie.

Concrètement, des réservoirs d’eau extrêmement chaude ont été forés et servent à alimenter des centrales géothermiques. Le projet de départ, qui était de trouver une eau “supercritique”, c’est-à-dire contenant dix fois plus d’énergie que la vapeur d’eau, n’a pu aboutir. Néanmoins cette innovation demeure un bonne nouvelle pour l’Islande, qui a du mal à atteindre les objectifs fixés par la COP21.

L’Eco Innovation Factory : fabrique d’entreprises vertes

Située en région nantaise, l’Eco Innovation Factory a pour objectif d’aider des entreprises innovantes à développer. Chaque année, ce sont six projets qui sont sélectionnés par la fabrique d’entreprises “vertes”. Celles-ci bénéficient d’un accompagnement de six mois de la part d’Atlanpole, à l’origine du projet, et de ses partenaires. En 2017, les projets étaient variés avec, au programme :

  • le nettoyage écologique,
  • la lutte contre le changement climatique,
  • la valorisation des terres de chantier.

Une machine anti-épidémies

Le projet Kidipur est né suite à la crise sanitaire de la grippe H1N1. Les porteurs de projet, deux hommes originaires de Nantes, se sont penchés sur la question de l'hygiène et de la santé des nourrissons. Ils ont alors imaginé une solution de nettoyage écologique des jouets. Ainsi est née la première machine à laver, qui désinfecte et sèche des matériaux tels que le bois, le plastique ou encore le tissu, en moins de 20 minutes. Seul 1 litre d’eau est nécessaire pour effectuer 10 cycles de lavage. À titre de comparaison, ce sont 40 litres d’eau qui sont utilisés pour une machine à laver “traditionnelle”. À terme, Kidipur devrait permettre d’alléger la pénibilité du travail des professionnels tout en améliorant la lutte contre les épidémies de maladies transmises par les jouets.

Simuler le climat urbain

Soleneos est un projet qui vise à améliorer l'aménagement urbain. Il s’agit de répondre à la problématique des îlots de chaleur en réalisant des études microclimatiques : calculs solaires, simulations aérauliques, consommations énergétiques, etc. Pour cela, les porteurs de projets ont créé des outils de mesure :

  • ”solene water” évalue les consommations hydriques des quartiers ;
  • ”solene building” jauge le comportement thermique des bâtiments ;
  • ”solene vegetation” calcule aussi bien le confort thermique que les consommations énergétiques liées à la présence de végétaux ;
  • ”solene materials” estime l’influence des matériaux sur le confort intérieur, sur l’îlot de chaleur urbain, sur le confort thermique et sur les consommations énergétiques des bâtiments.

Alors que Soleneos propose des outils d’amélioration de bâtiments déjà construits, plusieurs logements commercialisés par Nantes IMMO9 sont pensés dès leur conception pour favoriser les économies d’énergie. Ces bâtiments neufs sont, en effet, construits selon les dernières normes environnementales comme la réglementation thermique 2012 (RT2012). C’est notamment le cas de la résidence “Caractère” du promoteur Cogedim, située en plein centre-ville nantais. À l’échelle de Nantes Métropole, le logement à énergie positive commence à faire son apparition avec, pour mot d’ordre la conception bioclimatique.

Valoriser les terrains de chantier

Les terres qui sont déblayées au cours des chantiers de construction ne sont actuellement pas valorisées. Le projet Terra Innova vise à utiliser les terres de chantier pour réaliser des ouvrages d’ampleur au service de l’environnement, tels que digues, soutènements, support de plantes phytoépuratrices, etc. À l’origine du projet, Nathaniel Beaumal, ingénieur dans les BTP, ambitionne un développement international.